Introduction
L’édition critique d’un texte arabe est une tâche complexe. Sous XeLaTeX, plusieurs possibilités s’offrent à l’éditeur :
- utiliser polyglossia seul, et tout saisir en arabe ;
- utiliser polyglossia combiné avec arabxetex qui permet, au choix, de saisir le texte en arabe ou bien de le coder en arabtex.
Avant de commencer, il faut bien réfléchir. Si on décide de saisir tout en arabe une édition complexe, avec plusieurs lignes d’apparat critique à chaque page, l’introduction, dans des paragraphes rédigés de droite à gauche, de multiples séquences telles que \edtext{...}{\Afootnote{...}}
, transformées en {{...}edtext{...}{\Afootnote\
, se transformera vite en torture pour l’éditeur. On peut certes améliorer cette présentation en introduisant dans le texte des tags unicode invisibles permettant d’insérer du texte LTR dans des paragraphes RTL, mais cette technique nécessite une discipline très rigoureuse qui exige bien plus de concentration que la saisie du texte critique lui-même.
Une autre solution consiste à utiliser arabxetex en plus de polyglossia qui reste obligatoire pour la mise en page d’ensemble. À mon avis, cela présente de multiples avantages :
- arabxetex permet toujours la saisie unicode. Par exemple, sous arabxetex, la séquence
\textarab{أَهلًا وَسَهلًا}
est strictement équivalente à la séquence\textarab{'ahlaN wa-sahlaN}
; - que l’on ait choisi de saisir en unicode ou bien en arabtex, arabxetex permet de régler en une seule opération la vocalisation de tout le texte. Il suffit de changer une simple option dans le préambule pour cela :
-
\usepackage{arabxetex}
—> texte non vocalisé ; -
\usepackage[voc]{arabxetex}
—> texte vocalisé ; -
\usepackage[fullvoc]{arabxetex}
—> texte vocalisé entièrement (scriptio plena), avec waṣla, sukūn, etc. ; [2]
Illustration
Dans l’exemple présenté ici, on a choisi la saisie en arabtex. L’apparat critique est présenté de droite à gauche et rédigé en latin.
Les premières lignes du préambule se passent de commentaire. Comme les variantes sont présentées en latin, on a choisi de charger par défaut une série de polices de caractères adaptées. Si l’on est sûr de ne pas avoir à saisir des mots latins dans l’apparat ou ailleurs dans le texte, les lignes
peuvent être omises.
On charge ensuite polyglossia :
puis, si on souhaite l’utiliser, arabxetex lui-même :
Remarques :
- si l’on ne souhaite pas utiliser arabxetex, il faudra maintenir la ligne qui charge la police arabe pour que polyglossia puisse l’utiliser ;
- dans cet exemple, on présente par défaut l’arabe vocalisé (option fullvoc) ; on a en outre défini deux nouvelles commandes : l’une,
\ta{}
est un raccourci pour\textarabic{}
tandis que l’autre,\tanv{}
, permet de saisir exceptionnellement des mots en scriptio defectiva.
Si l’on s’en tient là, XeLaTeX se plaindra à chaque compilation en précisant que arabxetex tente d’utiliser une commande, \aemph{}
, qui est déjà définie par polyglossia. Pour éviter cela, on ajoute la ligne :
puis l’on définit le sens d’écriture des notes de bas de page et la position du filet séparateur des notes :
Techniquement parlant, \usepackage{bidi}
n’est pas nécessaire, car le package en question est chargé automatiquement par polyglossia et arabxetex.
Viennent enfin eledmac et ses options. Parmi celles-ci,
permet d’obtenir la numérotation des lignes en chiffres indiens si on le souhaite. Pour illustrer cela, on a choisi ici de numéroter chaque ligne de texte.
Vos commentaires
# Le 23 juin 2014 à 10:32, par AIT AMOKRANE SALAH En réponse à : Éditer un texte arabe avec eledmac
merci beaucoup
# Le 4 juillet 2014 à 15:47, par Ihfath En réponse à : Éditer un texte arabe avec eledmac
Bonjour,
merci pour cet article ! Est ce qu’il existe un éditeur de texte LaTex qui prends en charge la langue arabe ? Ca éviterait d’apprendre les codes pour écrire en arabe.
# Le 5 juillet 2014 à 10:24, par Robert Alessi En réponse à : Éditer un texte arabe avec eledmac
Tous les éditeurs dont je donne la liste dans le PS de cet article fonctionnent parfaitement avec des mots arabes saisis en lettres arabes. Il faut simplement passer par l’utilitaire de clavier de votre système d’exploitation, quel qu’il soit. Avec une exception, cependant, pour emacs qui intègre ses propres claviers, dont l’arabe.