Mon premier graphisme TikZ

mercredi 2 mars 2011, mise à jour mercredi 8 août 2012, par Maïeul
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Ca y est ! J’ai réussi à réaliser mon premier graphisme TikZ ! Et en plus, dans le cadre de mon mémoire de master.

Voici donc une explication sur la méthode utilisée.

La problématique

Le concile d’Hippone de 393 autorise :

  • la lecture de textes canoniques « sous le nom d’Écritures divines ».
  • la lecture, lors des anniversaires des passions de martyrs, de leurs passions.

Pour ma part, je m’intéresse pour mon mémoire à l’usage d’apocryphes dans la liturgie.

Or :

  • certains apocryphes sont ou contiennent des passions de martyrs.
  • toutes les passions de martyrs ne sont pas des apocryphes, dans la mesure où je définis les apocryphes chrétiens comme « tous textes, récits, dialogues, se situant dans les temps fondateurs — d’Adam à la fin de la période apostolique — ou dont l’auteur est prétendument un personnage des époques fondatrices et qui ne se trouvent pas dans les livres listés comme canoniques par le concile d’Hippone ».

Les textes apocryphes partagent donc des personnages communs avec les textes canoniques.

Je souhaitais représenter cela sous forme d’un diagramme de Venn.

J’ai choisi de le faire en LaTeX, grâce au package TikZ, en m’appuyant sur le livre Tikz pour l’impatient.

La méthode

J’ai choisi d’utiliser uniquement un repère de coordonnées cartésiennes, n’ayant plus manipulé de coordonnées polaires depuis ma terminal.

J’ai commencé par tracer les cercles, avec leurs légendes :

Les passions des martyrs, avec un fond gris assez translucide (opacité, 10%), pour signaler que le concile autorise leurs lectures.

	\draw[fill=gray!10,opacity=1] (3,0) circle (3); 
	\draw[text width=3cm,text centered] (4.5,0) node{\emph{Passion  des martyrs}};

Mon cercle a pour centre un point de coordonnée (3,0) et fait 3 cm de diamètre [1].

Le texte de légende est centré dans une boite de 3cm.

Viennent ensuite les apocryphes, en mettant un trait de cercle épais, pour dire qu’ils possèdent des personnages communs avec les canoniques.

J’ai tracé après les apocryphes pour que le cercle « recouvre » celui des passions, tout en laissant visible le trait du cerce des passions.

	\draw[very thick] (0,0) circle (3);
	\draw (-1.5,0) node{\emph{Apocryphes}};

Puis finalement les canoniques, un peu à part, en mettant un fond gris pour signaler l’autorisation de les lire, et un trait épais pour signaler qu’ils partagent des personnages avec les apocryphes.

	\draw[fill=gray!10,very thick] (1.5, 7) circle (2);
	\draw (1.5, 7) node{\emph{Canoniques}};

Comme je voulais signaler un rapport existant entre les canoniques et les apocryphes sans qu’il n’y ait de textes communs, j’ai installé une flèche double.

	\draw [<->,double distance=5pt] (0,2) -- (1.5, 6);
	\draw[right] (1,4) node{\textsc{\fbox{Personnages communs}}};

Sont indiqués : les coordonnés de départ et d’arrivé (0, 2) et (1.5, 6), le fait que les flèches se situent aux deux extrémités (<->) et que le trait est double avec un écart de 5 points entre les deux traits (double distance=5pt).

La légende est située au milieu, en petite capitale, entourée.

Au final, cela donne ceci en LaTeX :

\begin{tikzpicture}
	%*****	Tracer des 3 corpus de textes
		%***** Les actes de martyrs
	 	\draw[fill=gray!10,opacity=1] (3,0) circle (3); 
	 	\draw[text width=3cm,text centered] (4.5,0) node{\emph{Passion  des martyrs}};
		
		%*****Les apocryphes
	 	\draw[very thick] (0,0) circle (3);
	 	\draw (-1.5,0) node{\emph{Apocryphes}};
		
		%***** Les textes canoniques
		
		\draw[fill=gray!10,very thick] (1.5, 7) circle (2);
		\draw (1.5, 7) node{\emph{Canoniques}};
		
	%***** Tracer des flèches
	\draw [<->,double distance=5pt] (0,2) -- (1.5, 6);
	\draw[right] (1,4) node{\textsc{\fbox{Personnages communs}}};
	  

\end{tikzpicture}

Ce qui me produit le résultat suivant

Les corpus textuels en jeu dans mon mémoire
Les textes représentés en gris peuvent être lus lors de la liturgie, selon le concile d’Hippone (393)

Notes

[1Les unités par défaut sont les cm.

Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2012 à 11:30, par Vérot En réponse à : Mon premier graphisme TikZ

    Le principal problème de Tikz est de ne pas pouvoir gérer les grands nombres. La création de graphiques scientifiques est donc très pénible assez rapidement. Mais après tout Latex n’est pas un logiciel de calcul.

    De même, certaine opérations sont simples alors que d’autres sont rendues très complexes inutilement par le côté écrit des choses, en particulier le placement relatif de certains objet, pour les rendre facilement translatables, le code à écrire devient très rapidement pénible.

    Personnellement, j’utilise énormément Inkscape pour créer des images vectorielles avec une grande facilité. En général, ça suffit pour 95% de mes besoins. Lorsque j’ai beaucoup de texte à mettre, le problème de la continuité typographique se pose et il arrive parfois que je passe à Tikz pour avoir une meilleure cohérence. Inkscape est censé intégrer un module pour écrire en Latex, mais sur 3 machines différentes, j’ai énormément d’erreur (plus de 50% des cas).

    Pour des documents simples, Tikz est suffisant, pour des documents modérément simples, inkscape est suffisant, et pour des documents complexes, il y a un compromis à faire entre possibilité de Tikz et celles d’Inkscape. Le SVG étant également scriptable, il est possible de faire des scripts automatiques pour créer un dessin avec une précision sur le placement égale à celle de tikz.

    Bref, le compromis entre temps de production graphique et exigence sur le rendu est assez difficilement explicable. Je pense qu’on peut avoir certaines choses avec Tikz de manière plus efficaces qu’avec SVG/Inkscape, mais des fois c’est complètement l’inverse.

    Mais on peut faire de choses très bien avec les deux. Cette image a été crée uniquement avec Tikz : http://agregationchimie.free.fr/images/elec_transport.png Et celle-ci uniquement avec Inkscape : http://eolindel.free.fr/images/hemoglobine.svg

    Comme quoi..

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À propos

Titulaire d’un doctorat en théologie et d’un doctorat en histoire, sous la direction conjointe de Frédéric Amsler et d’Élisabeth_Malamut, je commence à partir du 1er août 2017 un travail d’édition critique des Actes de Barnabé.

Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de master puis de ma thèse de doctorat, j’ai été emmené à utiliser LaTeX, et j’ai donc décider de partager mes techniques. En effet, au cours de mes premiers apprentissages, j’ai découvert que les ressources indiquant les outils pour l’utilisation de LaTeX en sciences humaines étaient rares. Ceci m’a conduit à maintenir ou créer plusieurs packages LaTeX et à donner plusieurs formations.

J’ai reçu en 2018 le prix DANTE e.V pour mon travail autour de LaTeX, en particulier autour de reledmac et reledpar.

Par ailleurs, je suis membre actif de la communauté SPIP, au sein de laquelle j’administre le site Spip-Contrib. Je propose sur ce site quelques notes sur SPIP, en général à destination de webmestre.

Il m’arrive également de faire un petit peu de Python, de temps en temps.

Enfin, je tiens un blog de réflexions politiques et religieuses.

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